Collectif Degré 7
Le Collectif Degré 7 est un collectif d'artistes créé aux Beaux-Arts de Paris avec lequel j'ai monté
de nombreux projets de 2011 à 2018. Nous avons mené des recherches sur le lien entre art et artisanat,
sur la rencontre inter-culturel et sur les actions éducatives via les pratiques artistiques.
La plupart des résidences d'artistes et expositions que nous avons créés ensemble était centrées
sur les Caraïbes et sur l'île de France.
J'étais un des membres fondateurs, pilier pro-actif du collectif Degré 7,
avec qui nous avons battis des projets originaux sur plusieurs années consécutives.
La naissance du Collectif d'abord appelé Terreau a eu lieu en 2009, il a vu le jour dans l'atelier sculpture
et modelage des Beaux-Arts de Paris géré par l'artiste Patrice Alexandre.
En 2012 après notre première résidence en Amazonie il a évolué en Collectif Degré 7.
Nous créâmes ensemble des nombreux événements, résidences, expositions, projets éducatifs, publications...
Découvrez le site internet du Collectif Degré 7 en cliquant sur l'onglet!
La Voie Royale!
Après des résidences remarquables grâce à leur humanité, leur générosité, leur originalité et les portes ouvertes entre ces régions de France bien différentes;
c'est à partir de fin 2015 que les distances entre mon cheminement artistique, spirituel et politique et les enjeux respectifs des autres membres se sont accrues.
De nombreuses de mes idées ne plaisaient pas aux membres du collectif, je pense particulièrement à mes conceptions morales et mystiques du monde:
la subversivité de mes performances d' #ActivisteSpirituel, ainsi que ma conception chrétienne qui prône le sacrifice de soi pour le bien de l'humanité, porter sa croix.
Dès 2013, je souhaitais entre autre la création d'une charte morale et je me questionnais sur certains sponsorings. Pour des raisons individuelles et à force d'avoir oeuvré avec les Kali'na et les Sa'amaka de Guyane, je souhaitais faire évoluer nos pratiques vers des actions décoloniales, non pas dans un sens politique d'indépendance
de la "rupture" mais vraiment dans une idée d'Union, de Justice, de Respect et de ce qui est dû à chacun; de cette vraie dette que la France doit régler à ses populations et territoires caribéens. Nous sommes égaux en droits, en devoirs, et tous les territoires et citoyens de France ont le droit aux même chances, structures publiques
et respect de leur dignité et de leur être.
A cela, s'est ajouté mon mémoire et mes recherches poussées sur les liens entre culture chamanique et culture judéo-chrétienne, éclairant mes découvertes sur l'exorcisme.
Est apparu aussi le début de mes luttes contre les fraternités coloniales "occultes". Ces vocations, ces étapes ou missions de vie demandent un engagement volontaire
et un rejet total de la compromission. L'engagement est une affaire de liberté et de force, c'est un choix en pleine conscience.
Après des années de travail, de création et un investissement sans faille, je reçu en 2018 par e-mail l'annonce que j'étais en quelque sorte "écarté" du collectif.
J'étais membre fondateur et loin d'être en reste aussi bien dans la création, la recherche de financement des projets que dans la diffusion de notre ouvrage commun.
J'ai vécu ce comportement infâme comme une immonde trahison de la part des autres membres alors que je croyais avoir tissé des liens d'amitiés avec eux,
qui firent cette exaction par e-mail sans même une discussion de vive voix, yeux dans les yeux.
Heureusement, le destin fait toujours bien les choses, il conspire à accomplir le plan de Dieu. J'ai pardonné mes anciens collègues et bien avancé.
Cela me confirma un peu plus qu'il était temps pour moi de voler de mes propres ailes, de tracer ma propre voix avec toute la morale et l'héritage spirituel
que je souhaitais conserver, offrir, développer et donner. Quittant donc la censure bourgeoise, j'affirmais mieux encore mon identité;
l'importance de la culture Hip-Hop consciente et l'émancipation de "l'intelligentsia laïciste" étaient des choses importantes pour moi.
Il n'en était rien pour le reste des membres du collectif, et à vrai dire, c'est aussi les grandes différences entre nos membres qui faisaient sa beauté.
Magnanimement, je crois encore à ce jour qu'un centre d'Art, une Galerie, la région Guyane, une association ou la région île de France aurait tout à gagner
à organiser une résidence-exposition unissant tous les artistes volontaires qui ont oeuvré avec le collectif Degré 7 - Parisiens, Kali'na, Saramaka, Créoles, Blan-Péyis -
pour consacrer une nouvelle exposition à ces échanges d'une qualité unique au monde. Ces résidences entre des artistes formés aux Beaux-Arts de Paris,
des artistes céramistes amérindiennes Kal'ina et des sculpteurs sur bois, musiciens Sa'amaka, formés par leurs ancêtres et les savoirs de la forêt Amazonienne
sont d'une fertilité formelle aussi puissante et originale, qu'inspirante.
Ces différentes résidences, expositions, conférences ont créé un corpus d'oeuvres - céramique, sculpture, peinture, dessin, performance, installation, photographie -
qui a écrit une page inédite de l'Histoire de l'art, notamment au sujet des échanges entre artistes français de l'île de France et de l'Amérique centrale,
entre artistes domiens et parisiens. C'est une rencontre importante dans l'Art français qui a une valeur inestimable; une expérience culturelle unique au monde qui,
je suis sûr, influence chacun de ces participants encore aujourd'hui dans nos cheminements respectifs.
D'un point de vue Historique ces résidences ont vu le jour juste après l'exposition "Kréyol Factory" présentée en 2009 à la Grande Halle de la Villette à paris et avant
la vague africaine qui a investit la biennale de Venise en 2015. L'exposition à la Villette était la première grande exposition qui exposait ensemble des artistes
de nombreux territoires Dom-Tomiens ou proche: Guyane, Guadeloupe, Haïti, Jamaïque, Martinique, Île Maurice, Porto Rico, République Dominicaine, La Réunion etc.
Il est important de comprendre que pendant que le marché de l'art Africain "contemporain" séduit de nombreux collectionneurs à travers le monde,
les français loupent des artistes lumineux de leur propre pays qui habitent les Dom-Toms. Les échanges entre artistes, écoles, associations et galeries d'arts
avec nos territoires ultra-marins sont négligés, cela est l'horrible héritage du racisme colonial et doit être brisé pour être ensuite reformé en vase d'honneur, en voie royale!
Les français, en politiques comme en art, ont un manque probant de patriotisme qui leurs font rater des opportunités inestimables.
La frilosité des galeristes, investisseurs et collectionneurs à respecter et considérer nos propres ressources artistiques leur a fait perdre beaucoup d'argent et d'oeuvres
de grande qualité lorsqu'ils ont ratés l'impressionnisme car cela semblait trop "populaire". Le marché de l'art français était aussi très en retard pour considérer
le Street-Art qui aujourd'hui atteint une valeur inestimable. Il apparaît évident qu'il faut dès à présent investir dans les artistes Dom-tomiens et les projets intra-nationaux
qui permettent l'éclosion d'oeuvres nouvelles, les échanges, les métissages culturels et la découverte des cultures riches qui vivent au sein même de notre territoire.
Il faut parfois percevoir que le trésor est à portée de main. Soyons clairvoyants, le présent comme l'avenir est à nous.
Que Dieu bénisse abondamment tout être qui a été ou sera lié avec le Collectif Degré 7 et lui apporte la prospérité au nom de Jésus-Christ!
Photographie des membres de la résidence KIMBOTO, Guyane Française - 2014